APRP, l’autre solution, à taille humaine…

Employer une personne handicapée pour répondre à l'obligation ou faire le choix de la sous-traitance ?

Comme vous le savez, la loi oblige chaque entreprise de plus de 25 salariés à respecter un quota de 2 % de personnes handicapées au sein de son personnel ou de faire appel à la sous-traitance par le biais d'une entreprise adaptée ( entreprise qui emploie et insère des personnes handicapées dans le monde du travail).

En Polynésie française, la seule entreprise ayant reçu l'agrément « d'entreprise adaptée » est l’APRP , plus précisément, les APRP puisqu'il s'agit des ateliers pour la réinsertion professionnelle des personnes handicapées .

Nous vous proposons au travers de cette actualité  de plonger dans le monde des APRP et de découvrir une entreprise à taille humaine qui présente le double avantage d'aider les employeurs à répondre aux obligations d'emploi en matière de personnes handicapées et de proposer une multitude de services avec un seul mot d'ordre, le respect de la qualité du travail.
 
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Historique APRP
la solution APRP

 

Cyrille DUBOIS : Fabienne THOUVENIN bonjour, Vous êtes directrice de l’APRP, est-ce que vous pouvez nous  présenter votre établissement ?

Fabienne.T : D’abord ce sont les APRP, les Ateliers pour l’Insertion professionnelle des personnes handicapées. C’est une entreprise adaptée donc une entreprise ordinaire, de type société d’actions simplifiées, unipersonnelle avec une particularité, 80% de son personnel de production doit être reconnu travailleur handicapé. Actuellement nous sommes à 100%. Les APRP se sont inscrites dans le cadre de la loi sur l’obligation d’emploi du travailleur handicapé de 2007 et on a un agrément depuis 2008, on est les seuls sur le territoire à avoir cet agrément "entreprise adaptée".

C.D : en Polynésie française, qu’elle est la place de l’APRP ?

F.T : Le propre même de l’entreprise adaptée, c’est d’être une alternative pour les entreprises soumises à l’obligation d’emploi. Une entreprise soumise à l’obligation d’emploi actuellement, ce sont les entreprises de plus de 25 salariés, qui doivent avoir un pourcentage de 2% de travailleurs handicapés. Elles ont la possibilité de s’exonérer partiellement ou totalement de leur taxe en fonction du travail de sous-traitance donné à une entreprise adaptée, en l’occurrence en Polynésie française, les APRP.

C.D : pour être bien clair sur ce que vous venez de dire, tout employeur peut selon son choix, respecter l'obligation d'emploi de personnes handicapées ou alors faire appel à la sous-traitance ?

F.T : Ce qui est obligatoire c’est le pourcentage de personnes handicapées ; 2% actuellement alors que la loi prévoit 4%. Par contre, le recrutement n’est pas une obligation puisque vous pouvez vous exonérer partiellement ou totalement en confiant du travail de sous-traitance aux APRP. C’est-à-dire, que vous allez par exemple, passer un marché de mise sous pli, de reprographie, de conditionnement ou de travail de façonnage ;et  vous bénéficierez d’un abaissement de votre taxe à hauteur de 100% sur la partie main d’œuvre….
L’entreprise adaptée a au moins 5 ateliers. Le propre des entreprises adaptées, est de pouvoir diversifier leurs activités afin de pouvoir répondre aux besoins des entreprises.

C.D : De quelle manière une entreprise peut-elle faire appel à vous ? Vous êtes une société comme une autre, un fournisseur comme un autre ?

F.T : On est un fournisseur comme un autre, il n’y a pas de différence dans le contact. On a une démarche commerciale comme n’importe quelle entreprise et on a une qualité de travail rendu égale à une autre entreprise. Il n’y a pas de changement par rapport à ça.

C.D : Malgré la particularité de votre établissement. Vous vous inscrivez dans la même démarche commerciale que n'importe quelle autre entreprise mis à part le fait que l'entreprise qui fait appel à vos services n'est plus tenue d'embaucher des personnes handicapées. ?

F.T : On est une entreprise comme toutes les entreprises avec cette particularité, c’est que, à la fin, sur votre facture, vous allez voir apparaître, une petite phrase qui va vous informer que le travail que vous nous avez confié, vous a exonéré à hauteur de tel montant de votre obligation d’emploi.

C.D : D'un point de vue administratif un employeur doit-il déclarer le travail qu'il vous donne à sous-traiter pour répondre aux obligations d'emploi de personnes handicapées ?

F. T : Vous avez de toute façon, une déclaration obligatoire à faire tous les ans et on va vous fournir, nous, entreprise adaptée, un récapitulatif du travail de sous-traitance que vous nous avez confié qui vous permet d’avoir cette exonération sur la partie main-d’œuvre. Il faut savoir que depuis janvier 2013, la partie main d’œuvre est une exonération portée à 100%  au lieu de 50% auparavant. C’est-à-dire que tout le travail sur la partie main d’œuvre va vous exonérer à 100% de votre obligation d’emploi par rapport au montant donné.
En résumé : pour une entreprise à qui il manque 1 travailleur handicapé (également appelée Unité manquante), la taxe qu’il devra payer représente 1000 fois le smig horaire (au lieu de 2500 fois prévus par la loi) ; vous pouvez donc bénéficier d’une exonération allant jusqu’à 885 000 xfp.par unité manquante en confiant des travaux de sous-traitance à l’Entreprise Adaptée.

C.D : Pourriez- vous nous donner une idée des domaines dans lesquels vous intervenez ?

F.T :Le propre d’une entreprise adaptée, c’est de créer différents ateliers afin de répondre au maximum de besoins des entreprises. Actuellement, on travaille sur 5 ateliers qui sont tout à fait différents les uns des autres puisqu’on a l’atelier, on va dire d’origine, qui est tout ce travail de reprographie, mise sous pli et affranchissement des courriers, ensuite on a un atelier qui est du travail à façon : pliage, collage…. On a un atelier de conditionnement donc là  plus particulièrement sur la réalisation de lots que vous allez surtout retrouver dans les supermarchés ; les entreprises nous apportent des cartons, on façonne le lot en fonction de leur besoin, de leur demande et ensuite, c’est rendu au client pour être distribué dans les commerces. On a un atelier de démantèlement de déchets d’équipements électriques et électroniques. Ca touche tout le monde puisque toutes les entreprises ont à l’heure actuelle, un photocopieur, un scanner, une imprimante et un téléphone portable qui traîne très certainement au fond du tiroir. On est vraiment là-dessus inscrit et on cible toutes les entreprises avec cet atelier-là, qui est unique sur le territoire. Il faut le savoir puisqu’on s’inscrit dans le cadre du développement durable et de traitement des déchets. On a ensuite, un dernier atelier, qui est un atelier de numérisation et d’indexation. Là, c’est pareil, ça cible toutes les entreprises. C’est-à-dire que l’on va travailler sur la reprise des archives papier qui souvent encombrent des pièces, on ne sait plus où les mettre, quand on veut retrouver une archive, c’est vraiment difficile alors que là, la reprise d’archives va vous permettre de tout retrouver sur votre outil informatique sans avoir à bouger de votre bureau. Toutes les entreprises sont concernées .Il ne peut pas y avoir une entreprise, qui ne trouve pas son compte en faisant appel à une entreprise adaptée. En parallèle, il faut aussi savoir que les gens qui travaillent chez nous sont également reconnus comme étant aptes à l’emploi en milieu ordinaire. C’est pour cela que l’on est une entreprise comme une autre. Ça veut dire qu’en cas de recrutement, on peut venir recruter directement au sein des APRP. Quand une entreprise a un besoin de recrutement, qu’elle souhaite le faire auprès d’une personne handicapée, elle peut interpeller l’entreprise adaptée, savoir si les compétences existent au sein de notre entreprise.

C.D : Vous agissez aussi sur le monde du travail comme tremplin…

F.T : On est une sorte de tremplin, on est le dernier sas avant le milieu ordinaire. En métropole, l’entreprise adaptée est maintenant assimilée au milieu ordinaire. Ce n’est plus un milieu protégé. Donc effectivement, les gens qui sont chez nous ne sont pas amenés à rester chez nous. Ce n’est pas l’objectif. On essaye de les placer en milieu ordinaire de façon à  pouvoir en faire entrer d’autres que l’on va former à la culture d’entreprise, et c’est l’avantage justement de recruter directement au sein de l’entreprise adaptée ; tout ce travail de culture d’entreprise, respect des horaires, des normes de sécurité….Tout ça, c’est déjà assimilé.

C.D : Et d’un point de vue qualitatif, comment se situent les APRP par rapport à la demande de ses clients et de leur attente ?

F.T : L’entreprise adaptée, elle est de toute façon, obligée de rendre un travail de qualité parce que c’est une entreprise, parce qu’il y a une facturation, parce qu’au même titre qu’une entreprise, le client si on ne veut pas le voir partir, on doit être en mesure de lui rendre du travail de qualité. On met d’autant plus l’accent là-dessus, qu’on sait très bien que dans la représentation du handicap qu’ont les gens, le fait que le travail soit fait par des travailleurs handicapés, ça va être un sous travail. C’est en tout cas tel que le perçoivent les gens. On va donc mettre l’accent pour rendre un travail de qualité, pour tenir les délais et pour être encore plus performant qu’une entreprise ordinaire. Notre objectif est aussi de casser la représentation que les gens ont du monde du handicap.

C.D : Pour finir, on va parler de vos moyens de communication. Où est-ce que l’on peut vous retrouver ?

F.T : On peut nous retrouver facilement puisque nous avons un site internet www.aprp.pf avec une possibilité de demande de devis en ligne, on est sur Facebook, et vous pouvez également nous appeler au 42 45 49. On est ouvert  de 7h30 à 17h00.
C.D : Fabienne THOUVENIN, je vous remercie de nous avoir accueilli au sein de cette formidable entreprise et avez-vous un mot de la fin ?

F.T : Le mot de la fin ce serait plutôt un mot à la fois, à destination des entreprises et des particuliers puisqu’on cible également les particuliers. C’est leur dire, cessez vos représentations, et venez nous voir. Venez voir ce que c’est qu’une entreprise pas ordinaire, où on prend en compte aussi bien le social que l’économique, où on a remis l’Homme au centre de l’entreprise, où on a rendu aux personnes leur dignité. Venez voir ce que c’est qu’une entreprise un peu différente et qui malgré tout, arrive à survivre avec tous les aléas de la crise économique. Il ne faut pas avoir peur d’être confronté à ça, notre porte est ouverte, on est plutôt fiers de montrer notre savoir-faire, les salariés sont fiers de montrer qu’ils sont devenus des citoyens à part entière grâce à l’emploi parce que la société ne reconnaît les gens qu’à travers le travail salarié, en tout cas à travers l’activité professionnelle. Effectivement leur dignité est retrouvée chez nous, ils sont impliqués et du même coup le travail de qualité est forcément là.

Le 27 aout 2013